A Dendermonde, Kimco mise sur la qualité pour le marché du frais

10 octobre 2022

Le nom Kimco est inconnu pour beaucoup de monde, mais l’entreprise familiale de Dendermonde lave, trie et emballe des carottes et des oignons depuis plus de 50 ans. C’est un chouette exemple d’une belle collaboration entre des agriculteurs, un entrepreneur et un emballeur qui garantit aux consommateurs belges de pouvoir acheter tous les jours des […]

Le nom Kimco est inconnu pour beaucoup de monde, mais l’entreprise familiale de Dendermonde lave, trie et emballe des carottes et des oignons depuis plus de 50 ans. C’est un chouette exemple d’une belle collaboration entre des agriculteurs, un entrepreneur et un emballeur qui garantit aux consommateurs belges de pouvoir acheter tous les jours des carottes et des oignons frais cultivés localement. Nous avons voulu en savoir plus à propos de la motivation et de la vision de l’entreprise et nous sommes partis à la rencontre de Kris De Kimpe, l’un des gérants, par un samedi matin ensoleillé.

Kimco a vu le jour en 1967, lorsque Marcel De Kimpe et son épouse Anita Cool ont commencé à commercialiser et à transformer des carottes et des oignons. Leurs deux fils, Marc et Kris, reprennent les rennes de l’entreprise en 1995. Marc De Kimpe s’occupe principalement des ventes, tandis que son frère Kris est responsable des achats et de la production. Les carottes et les oignons arrivent quotidiennement et sont ensuite lavés, triés et emballés avant de partir à destination des supermarchés et des grossistes. Les bâtiments existants de Dendermonde ont été complétés par de grands espaces de stockage frigorifiés à Fernelmont. Kris poursuit: ‘Cela nous permet de stocker les carottes provenant de la Hesbaye pendant la période hivernale. Toutes les carottes sont conservées dans des pallox car il doit y avoir suffisamment de terre pour assurer le stockage. Chaque jour, nous déstockons des carottes, qui passent par un déterreur afin de garder tant que possible la terre sur place. Ces carottes sont ensuite chargées dans des walking-floors et partent en direction de Dendermonde. Dans ces frigos, nous stockons également des oignons provenant de cette région. Afin de limiter notre empreinte environnementale, nous avons investi dans des panneaux solaires à Dendermonde et Fernelmont, et l’usine de Dendermonde dispose également de son propre système de traitement des eaux usées.’

Des carottes…

En tant qu’entreprise familiale, Kimco s’est spécialisée dans le lavage et l’emballage des carottes. Kris poursuit: ‘Nous essayons d’emballer tant que possible des carottes fraîches. La saison des récoltes commence à la mi-juin pour les horticulteurs de la région de Meulebeke, Aalter et Leest. Ensuite, nous passons aux sols sablonneux légers et plus tard dans l’année, nous sommes un peu partout en Hesbaye… au cours du mois d’octobre, l’arrachage de grandes quantités de carottes pour le stockage commence ensuite. Nous sommes alors présents dans deux régions: la Hesbaye et le Pajottenland. Jusqu’au début du mois de décembre, les carottes fraîches qui proviennent directement du champ sont lavées et emballées. Plus tard en saison, nous déstockons tous les jours les quantités nécessaires de carottes des frigos de Fernelmont et de Dendermonde. Suivant la saison, notre stock de carottes nous permet de tenir jusqu’au début du mois de juin. Habituellement, nous devons combler 2 ou 3 semaines en achetant des carottes dans la région de Bordeaux. Grâce à la bonne récolte de 2021, nous n’avons pas eu à importer de carottes cette année. De cette façon, l’usine fonctionne toute l’année et nous pouvons fournir quotidiennement à nos nombreux clients un produit de haute qualité.’

… et des oignons

De juin à septembre, des oignons sont récoltés tous les jours à destination de la transformation. D’octobre à mai, ces oignons proviennent quotidiennement des frigos de stockage de Fernelmont et de Dendermonde. Les oignons belges qui stockés pour la période hivernale proviennent en grande partie de la Hesbaye car il est généralement possible d’y irriguer, contrairement au Pajottenland par exemple. De cette façon, les consommateurs peuvent également acheter toute l’année dans les supermarchés ou les magasins des oignons frais produits localement.

Mettre l’accent sur la qualité

Comme les produits finaux que vend Kimco sont des carottes et des oignons fraîchement emballés, il est extrêmement important d’opter pour la meilleure qualité possible. Kris: ‘Lorsque les carottes arrivent ici, elles sont d’abord soigneusement lavées, brossées et triées, puis calibrées et emballées selon les souhaits des clients. Pour les oignons, les différentes étapes sont: le séchage, l’équeutage, le tri par qualité et calibre, puis l’emballage. Plus la qualité d’un lot est bonne, plus le pourcentage de perte sera faible. Nous essayons toujours de trouver le plus de débouchés possible pour toutes les qualités, en fonction des besoins et des souhaits de nos clients.’

Une bonne relation de confiance avec les agriculteurs est importante

Comme Kris le souligne lui-même, son activité ne peut tourner que s’il dispose de carottes et d’oignons. Dans ce cadre, les agriculteurs sont donc un maillon incontournable. Il poursuit: ‘Nous avons débuté il y a environ 25 ans avec un premier groupe de producteurs qui cultivaient des carottes. Avant cette période, la plupart des carottes venaient des Pays-Bas et cela faisait un certain temps que nous réfléchissions à l’idée de produire nous- mêmes des carottes dans notre pays. Nous essayons d’établir la meilleure relation possible avec ces producteurs et nous essayons de tout mettre en oeuvre pour qu’en fin de compte, leur culture soit rentable. Entre-temps, nous avons environ 50 producteurs qui cultivent des carottes pour nous chaque année, ainsi qu’environ 15 agriculteurs qui cultivent des oignons. Environ 90% des producteurs qui ont pris le train en marche dans les premières années continuent à cultiver des carottes pour nous. Au fil des ans, d’autres agriculteurs les ont rejoints. Nous travaillons sur base de contrats par hectare, afin que nos producteurs soient certains de trouver un débouché, et nous achetons toujours l’entièreté de la récolte.’

Un acteur de premier plan sur le marché national

Au fil des ans, l’activité de lavage et d’emballage s’est considérablement développée. Kris: ‘Cela fait à présent environ 30 ans que j’ai débuté ma carrière, et aujourd’hui nous avons environ 300 clients, dont certains acteurs majeurs, comme les chaînes de supermarchés. En outre, nous avons un grand nombre de clients qui sont impliqués dans le commerce de gros et de détail et qui sont au moins aussi importants pour notre entreprise. En fait, nous avons un bon mélange de clients. Nos ventes, exprimées en volume, sont fixes pour environ 80%, les 20% restants variant d’année en année, en fonction de la demande mais aussi des quantités récoltées. Environ 65% de la production est vendue sur le marché belge. Les exportations à l’intérieur de l’Europe, et en particulier vers nos pays voisins, représentent environ 30% et les 5% restants sont vendus en dehors de l’Europe. Ces dernières années, et en partie en raison de la crise du coronavirus, nous avons vu la part des produits bio augmenter fortement. Actuellement, le bio représente environ 10% du volume. L’offre augmente en fait plus que la demande et, de plus, il y a peu d’opportunités de vente à l’étranger. Je pense que cette activité bio va se stabiliser, mais certainement pas se développer davantage. Notre produit principal reste la carotte, car nous transformons quatre fois plus de carottes que d’oignons. Nous avons également récemment commencé à cultiver et à emballer des échalotes.’

L’entrepreneur est un maillon indispensable

Pour pouvoir semer et récolter des carottes et des oignons, vous avez besoin de machines spécifiques. Dès le début, Kimco a fait appel à un entrepreneur pour cela. Kris poursuit: ‘Nous avons commencé à travailler avec Peter Van Hauwaert et depuis lors, il sème et récolte pour nous dans les différentes zones de production en Belgique. Pour nous, c’est un maillon indispensable pour mener à bien nos activités. Sa valeur ajoutée ne se limite pas à son expertise en termes de semis et d’arrachage de ces cultures spécifiques. Nous réfléchissons régulièrement à de nouvelles techniques et possibilités pour améliorer encore le processus. Récemment, par exemple, il a également investi dans des machines spécifiques afin de pouvoir fournir des carottes et des oignons bio de la meilleure qualité. Peter est par ailleurs aussi souvent le point de contact entre les producteurs et l’usine, et il s’occupe également de la planification, en concertation avec nos besoins.’

L’avenir

Lorsque nous demandons à Kris comment il voit l’avenir, il souligne tout d’abord que les conditions météorologiques extrêmes de ces dernières années n’ont pas toujours facilité les choses. ‘Des pluies abondantes ou de longues périodes sèches ont un impact à la fois sur la qualité et le rendement des carottes et des oignons. En raison de l’été sec, les carottes ont pris du retard et les oignons ont entre-temps été arrachés et ont assez souffert de la chaleur. Dans l’ensemble, je remarque que la moyenne des années 2000 à 2010 était vraiment bonne, tant en ce qui concerne le rendement que la qualité. Les 10 dernières années, en revanche, ont été caractérisées par des extrêmes. De plus, l’agréation de nombreux produits phytos n’est pas prolongée. La culture en elle-même se complique donc aussi. Les dégâts de rongeurs, par exemple, sont devenus un standard, alors que dans le passé, nous n’avions pratiquement aucun problème à ce niveau. De nombreux agriculteurs estiment également que la capacité de germination des semences diminue progressivement, de sorte que la levée, qui est une étape décisive pour assurer le résultat final, provoque plus de tracas qu’auparavant. Les carottes et les oignons sont des marchés de niche, il ne faut donc pas trop attendre de nouveaux produits phytos spécifiques pour ces cultures. D’autre part, la demande de carottes et d’oignons emballés reste stable et nous n’avons donc aucune raison de nous inquiéter pour l’avenir. Entretemps, Brent, le fils de mon frère, et Filien, ma propre fille, ont également rejoint l’entreprise. Nous croyons donc en l’avenir! Et il en va de même pour notre entrepreneur. Niels, le fils de Peter Van Hauwaert, est également prêt à seconder son père.’

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