Un robot Cerescon pour récolter les asperges

18 juin 2021

Lorsque cette édition de TractorPower sortira, la saison des asperges touchera à sa fin. Selon la tradition, la saison des asperges se termine en effet au cours de la dernière semaine de juin. Ce robot de récolte d’asperges est unique et présente les avantages suivants: La méthode brevetée de détection souterraine assure une meilleure qualité […]

Lorsque cette édition de TractorPower sortira, la saison des asperges touchera à sa fin. Selon la tradition, la saison des asperges se termine en effet au cours de la dernière semaine de juin.

Ce robot de récolte d’asperges est unique et présente les avantages suivants:

  • La méthode brevetée de détection souterraine assure une meilleure qualité des asperges. C’est parce que les asperges sont récoltées avant de sortir du sol. Cela évite la décoloration violette et les têtes ouvertes.
  • Cette méthode ne nécessite la récolte qu’une fois tous les trois jours; cela se traduit par une capacité de récolte 3 fois plus élevée. La détection souterraine donne également moins de pertes que les coups de couteau manuels. Dans la pratique, cela donne également des rendements plus élevés en raison de la meilleure qualité parce que la récolteuse d’asperges restaure le lit de sable après le piquage. De ce fait, on observe moins d’asperges courbées. La détection souterraine n’a pas besoin de lumière ce qui permet de récolter tant de jour que de nuit.
  • Cerescon a produit six Sparters en 14 semaines à Reusel, juste de l’autre côté de la frontière. Ces robots travaillent en Allemagne et aux Pays-Bas cette saison. La saison prochaine, l’entreprise prévoit d’augmenter sa capacité de production jusqu’à 150 machines par an d’ici cinq ans.

Comment maintenir la culture des asperges rentable?

Les frères Vermeer de Reusel, Marc était un producteur d’asperges, Ad inventeur indépendant, se sont demandés il y a quelques années s’il existait ‘quelque chose’ pour automatiser la récolte des asperges. Marc voyait qu’il devenait de plus en plus difficile de trouver des travailleurs saisonniers et de contrôler les coûts. Dans le même temps, en Allemagne, le plus grand pays producteur d’asperges d’Europe, une nouvelle loi venait d’entrer en vigueur pour que les récolteurs d’asperges étrangers reçoivent le salaire minimum allemand. Certains producteurs ont envisagé de déménager leur entreprise dans un pays à bas salaire. Cela représenterait le glas de la culture de l’asperge en Europe occidentale. Une récolteuse d’asperges qui fonctionne bien pourrait empêcher cela.

Existe-t-il déjà une récolteuse d’asperges?

Les frères Vermeer se sont demandés s’il y avait déjà eu une tentative de construire une récolteuse d’asperges. Oui, cela a été essayé, plusieurs fois même. On a constaté que les machines avaient été conçues et construites, mais qu’elles n’avaient jamais été vendues. Toujours pour la même raison: comment la machine doit-elle trouver les asperges à récolter? L’œil humain voit le sommet des asperges dépasser très facilement au-dessus du lit; un appareil photo ne voit guère de différence entre une pointe d’asperge et un miroitement aléatoire dans le sable. De plus, la récolte d’asperges dont le sommet s’élève déjà au-dessus du sol n’est pas idéale parce que dès qu’une asperge passe au-dessus du sol, elle perd de sa valeur.

Détecter les asperges avant la récolte

Marc, le producteur d’asperges, était d’avis que la machine devait détecter et récolter les asperges ‘sous terre’, et donc avant qu’elles ne sortent. Trouver un moyen d’y arriver était le défi qu’Ad s’était fixé.

S’organiser

Thérèse, l’épouse de l’inventeur Ad, rejoint les frères pour toutes les questions d’organisation. Une société est créée, la répartition des tâches est faite, les livres de caisse d’épargne sont sollicités et des actions sont émises.

Et puis le destin a frappé. Marc Vermeer, le producteur d’asperges et forte inspiration du projet, est frappé par une méningite. Il décède moins d’une semaine plus tard, à 51 ans et en laissant 3 enfants.
Thérèse: ‘Arrêter n’était pas une option, en hommage à Marc, mais aussi à cause des subventions à l’innovation que nous avions reçues et que nous avions déjà dépensées en partie, mais sans l’apport pratique de Marc, nous ne pouvions pas aller de l’avant. Anita, la veuve de Marc, n’arrêtait pas de dire: il parlait de cette machine tout le temps. Vous devez continuer!’

C’est ce qui a été fait, mais comme on ne peut pas développer une récolteuse d’asperges sans coopérer avec le secteur des asperges, Thérèse a approché un certain nombre de grands producteurs intéressés par l’innovation et leur a demandé de se joindre à un groupe d’utilisateurs.

La base: la détection souterraine

La base de la machine était et est restée la détection souterraine. Après avoir essayé différentes idées, Ad a décidé de faire un test avec des tiges ultra-minces qui glisseraient doucement à travers le lit de sable, comme si on passait ses doigts. Dès qu’une telle tige équipée d’un capteur tactile touchait une asperge, elle serait immédiatement retirée, tandis que les coordonnées seraient transmises à l’unité d’arrachage entièrement automatique.

Ad Vermeer: ‘Tout ce que j’avais à faire était de remplacer le capteur tactile par un capteur qui détecte l’eau, parce que bien sûr une asperge se compose principalement d’eau. Après cela, des milliers d’autres problèmes techniques, pratiques et organisationnels allaient se présenter, mais ce serait surtout une question de travail acharné. Le problème fondamental était résolu.’

Les atouts: moins de personnes, plus d’efficacité et une meilleure qualité La récolteuse d’asperges de Cerescon présente plusieurs avantages: le producteur n’a plus à chercher et à loger du personnel. De plus, les asperges récoltées valent davantage parce qu’elles sont récoltées avant qu’elles ne sortent de terre et ne se décolorent.

Le plus grand avantage est que la machine peut regarder profondément sous terre et donc aussi récolter des asperges que les travailleurs ne verraient que le lendemain ou dans 2 ou 3 jours. Cela permet à la machine de récolter en un seul passage ce que des dizaines de travailleurs devraient faire pendant 3 jours d’affilée pour le même résultat.

Il y a une condition à cela: les asperges doivent continuer à pousser de bas en haut. Ad Vermeer: ‘Mais les producteurs ont accepté et ils l’ont garanti.’

Les perspectives d’avenir: davantage de cultures dans le collimateur

Avec cette innovation, la famille Vermeer semble avoir développé non seulement la première récolteuse d’asperges au monde, mais aussi la première récolteuse sélective: une machine qui sélectionne ce qu’elle peut et ne peut pas récolter. Le fait que la récolte des tomates, des fraises, des poivrons et des framboises, par exemple, exige encore des travailleurs manuels, non pas parce qu’une machine ne peut pas cueillir des tomates, mais parce que seuls les humains sont capables de faire la différence entre une tomate qui peut être cueillie, et une tomate qui doit encore rester sur la plante pendant un certain temps. Les débouchés sont donc bien présents pour une récolteuse sélective. Peut-être que la récolteuse d’asperges n’est que le début.