Loonwerken Eylenbosch: un entrepreneur agricole aux racines paysannes

19 avril 2022
Helena Menten
Helena Menten en Pieter-Jan Andries

Olivier Eylenbosch a grandi entouré de vaches laitières dans la ferme de son père. Jeune adolescent, il aide à prendre soin des animaux. Cependant, sa passion pour les machines et, finalement, le travail agricole prennent peu à peu le dessus. Après avoir terminé sa formation au lycée horticole de Merchtem en 1995, il se lance […]

Olivier Eylenbosch a grandi entouré de vaches laitières dans la ferme de son père. Jeune adolescent, il aide à prendre soin des animaux. Cependant, sa passion pour les machines et, finalement, le travail agricole prennent peu à peu le dessus. Après avoir terminé sa formation au lycée horticole de Merchtem en 1995, il se lance immédiatement dans la gestion d’entreprise et se concentre sur l’épandage de lisier. Le choix s’est avéré judicieux puisqu’il s’est bâti une solide réputation à Merchtem et dans ses environs.

TractorPower: ‘Vous avez donc créé votre entreprise de votre propre chef ?’

Olivier Eylenbosch: ‘Oui, effectivement. L’accent a ensuite été mis sur l’épandage de lisier et l’ensilage d’herbe. J’ai acheté la première presseenrubanneuse Krone à l’époque. En 2009, j’ai commencé à ramasser de l’herbe avec une autochargeuse Veenhuis, puis un an plus tard, l’ensilage maïs. Pendant un certain temps, j’ai même assuré le transport du maïs en grain, mais je me suis vite rendu compte que les agriculteurs commençaient de plus en plus à le faire eux-mêmes. Puis je suis passé au maïs ensilage. Ainsi, mon année a été bien remplie. En 2016, j’ai acquis ma deuxième remorque autochargeuse, car la demande de ramassage d’herbe ne cessait d’augmenter.’

TP: ‘Où avez-vous appris le métier d’entrepreneur agricole ?’

Olivier: ‘J’ai beaucoup appris en gardant un œil sur tout. Mon père a toujours été là pour me soutenir dans les démarches administratives, mais surtout Olivier Eylenbosch a grandi entouré de vaches laitières dans la ferme de son père. Jeune adolescent, il aide à prendre soin des animaux. Cependant, sa passion pour les machines et, finalement, le travail agricole prennent peu à peu le dessus. Après avoir terminé sa formation au lycée horticole de Merchtem en 1995, il se lance immédiatement dans la gestion d’entreprise et se concentre sur l’épandage de lisier. Le choix s’est avéré judicieux puisqu’il s’est bâti une solide réputation à Merchtem et dans ses environs.  dans le travail. Pour l’instant, il est encore très actif dans ma ferme et dans sa ferme voisine. Le bétail est parti depuis un certain temps, mais il travaille toujours la terre lui-même. Aujourd’hui encore, il aide là où il peut. Vous le croiserez peut-être avec la presse-enrubanneuse, la faucheuse triple, le râteau ou il sera peut-être sur la route pour aller chercher des pièces de rechange. Je ne pourrais vraiment pas me passer de son aide.’

TP: ‘Avez-vous une équipe permanente sur laquelle vous pouvez compter ?’

Olivier: ‘Oui, j’emploie actuellement dix personnes. Inge s’occupe de l’administration à mi-temps et les neuf autres travaillent à plein temps à la ferme. En 2000, je n’avais qu’un seul employé. Cinq ans plus tard, après avoir acheté ma deuxième remorque, quatre employés permanents se sont joints à l’équipe. Après avoir commencé à enliser le maïs, j’ai engagé d’autres personnes. J’ai pour principe que chaque conducteur doit prendre soin de son matériel comme s’il s’agissait du sien. C’est la raison pour laquelle chacun conduit toujours son propre tracteur et il est donc responsable de son équipement. En cas de dommages, il n’y a pas de discussions.’

TP: ‘C’est pour cela que vous pouvez garder une vue d’ensemble ? ’

Olivier: ‘Certainement. Et donc dix personnes, c’est le maximum. Les machines restent chères, et comme entrepreneur, il vaut mieux y porter une attention toute particulière. Car si quelque chose est cassé, tout le monde ferme les yeux. Mais si chacun est responsable de son tracteur, les choses sont différentes. En outre, les clients sont assurés d’être toujours en contact avec les mêmes personnes. Tout chef d’entreprise essaie de garder son personnel, mais ce n’est pas toujours facile.’

TP: ‘Est-ce que vous travaillez toujours avec du personnel supplémentaire en haute saison ?’

Olivier: ‘J’ai un indépendant qui vient de temps en temps pour l’herbe ou le maïs. Auparavant, j’avais un deuxième indépendant qui venait m’aider, mais le nombre de ses clients augmentant, il ne peut plus venir.’

TP: ‘Vous faites tout le travail agricole ou vous sélectionnez ?’

Olivier: ‘Je fais à peu près tout, sauf la récolte des betteraves et des pommes de terre. C’est un choix délibéré. Le travail à façon existe encore dans la région et concentre beaucoup d’activités. L’année est plutôt bien remplie, notamment au printemps avec le maïs, le ramassage et la coupe de l’herbe et les injections. Je ne peux pas offrir plus que ce que j’ai. Si tout mon personnel travaille, c’est la limite. On peut encore s’étendre, mais que faire si l’on manque de conducteurs ? En haute saison, je passe même tout le dimanche à vérifier les machines.’

TP: ‘Vous faites l’entretien vous-même ?’

Olivier: ‘La plupart du temps. Pour l’instant, faute de mécaniciens permanents, c’est à moi ou à d’autres collègues de nous en charger. J’ai deux conducteurs, Kwinten et Sven, qui donnent un coup de main dans l’atelier pendant les mois d’hiver pour préparer tout le matériel pour la saison suivante.’

TP: ‘Vous avez opté pour des machines de marques différentes ?’

Olivier: ‘Nous avons actuellement 10 Fendt, 4 New Holland et 2 Valtra sur l’exploitation. Pour nos moissonneuses, nous avons choisi New Holland, car le concessionnaire est proche de la ferme et l’on peut toujours compter sur lui. Je regarde toujours ce qu’un tracteur ou une machine doit être capable de faire et je choisis les marques en fonction. Les autres marques ne sont pas mauvaises, et il convient donc de les choisir selon vos besoins. Pour mon travail de transport pur, je ne cherche pas de tracteurs trop chers, mais offrant un bon confort de conduite. Nous renouvelons toujours nos tracteurs après qu’ils ont fait leur temps. De cette façon, nous évitons les coûts inutiles à l’avenir. Il en va de même pour notre ensileuse, que nous renouvelons tous les quatre ans. Par ailleurs, les machines qui ne sont plus utilisées sont vendues pour gagner de l’espace et éviter ainsi l’accumulation de ferraille à perte de vue.’

TP: ‘Que faites-vous avec votre personnel pendant la basse saison ?’

Olivier: ‘Je les mets sur le terrain. Lorsque le temps est vraiment mauvais en hiver, tout s’arrête. Mais ensuite, l’accent est surtout mis sur le nettoyage et la mise en ordre des machines agricoles. Et pour faire ces tâches en bonne et due forme, cela prend du temps. Après le maïs, nous avons deux mois de nettoyage à faire avant que tout soit à nouveau parfaitement propre et puisse être stocké pour la saison suivante.’

TP: ‘Nous vous avons également vu sur votre tracteur lors de la manifestation du 1er décembre à Gand. C’est un événement auquel vous deviez participer ?’

Olivier: ‘Oui, car j’ai encore des racines agricoles. Pour moi, il est vraiment clair que l’agriculture est négligée en Belgique. Le gouvernement s’en moque et cela me met en colère. Il veut vraiment que tout soit « vert », mais vraiment tout. Ils donnent réellement aux agriculteurs le sentiment que ces derniers ne sont plus nécessaires. Les gens ne connaissent plus les tenants et les aboutissants de l’agriculture après la diffusion de fausses informations par les médias. On dit que l’agriculture est le principal responsable des niveaux excessifs d’azote, mais rien de plus faux. De nombreuses études montrent le contraire, mais elles sont moins médiatisées.’

TP: ‘ Est-ce de la désinformation ou la réaction des gens ?’

Olivier: ‘Les deux. Pour moi, cela montre que beaucoup de gens sont mal informés. Sans agriculture, je peux aussi fermer mon entreprise, car nous vivons indirectement des revenus des agriculteurs.’

TP: ‘Pouvez-vous le ressentir dans votre vie quotidienne ?’

Olivier: ‘L’agriculture est dans une mauvaise passe. Dans cinq ans, il y aura moins de clients et donc moins de travail agricole. J’ai des clients âgés qui, faute de successeurs, devront s’arrêter. Je m’attends également à une diminution du travail à façon. Si je compare les chiffres de l’ensilage du maïs avec ceux d’il y a dix ans, je constate un net recul à cause de la diminution du nombre d’agriculteurs.’

TP: ‘Pensez-vous, par exemple, qu’à l’avenir d’autres cultures seront ajoutées ?’

Olivier: ‘Cela commence progressivement, mais cette activité est encore trop faible pour la transmettre à un entrepreneur agricole bien sûr. Vous remarquez que le nombre d’agriculteurs possédant des animaux est en baisse. Les agriculteurs s’agrandissent, mais l’ancienne génération part à la retraite. C’est une observation simple tirée de mon environnement.’

TP: ‘Est-ce que c’est quelque chose qui vous empêche d’investir dans l’avenir ?’

Olivier: ‘On y travaille, mais cela ne m’empêche pas de dormir. Prédire est facile, mais si le résultat s’avère complètement faux, on se sera inquiété pour rien. Nous devons juste attendre les propositions de la ministre Demir. Récemment, j’hésitais encore à renouveler mon petit injecteur de lisier Vervaet, car les activités dans ce domaine diminuent. Peut-être qu’à l’avenir, je pourrai faire le travail avec une seule machine. Une grande partie des engrais est déjà traitée et transportée à l’étranger. Les porcs sont également très bon marché maintenant que de nombreuses étables sont vides. Les prix sont soumis à une forte pression.’

TP: ‘Alors vous stockez aussi vos stocks ?’

Olivier: ‘Oui, j’ai un stockage et donc une bonne réserve. De cette façon, je peux également proposer à mes clients un stockage de lisier en quantité suffisante. La saison était autrefois beaucoup plus longue, mais elle s’est maintenant considérablement raccourcie.’

TP: ‘Comment voyez-vous l’avenir ?’

Olivier: ‘J’ai peur pour les agriculteurs. Les gens ne connaissent plus vraiment la tolérance. En vingt-cinq ans, j’ai vu la société changer. Autrefois, les gens s’arrêtaient et regardaient autour d’eux par curiosité lorsqu’un tracteur entrait dans le champ. Maintenant, c’est un commentaire, peu importe ce que vous faites. Parfois, lorsque vous arrivez d’un champ après de fortes pluies, les gens vous lancent des regards furieux à cause de la terre qui tombe des machines. Même si nous faisons vraiment de notre mieux pour nettoyer immédiatement. Lorsque nous étions dans le maïs, par exemple, mon père nous a accompagnés pendant toute la saison et a immédiatement tout balayé.’

TP: ‘C’est excessif, non ?’

Olivier: ‘Incroyable ! Une fois, les pompiers ont nettoyé la route alors que nous étions sur le point de le faire. Et alors vous pouvez vous attendre à une facture dans la boîte aux lettres. Avant, on recevait un avertissement, mais il y a tellement d’intolérance que les gens appellent immédiatement la police. Cela peut effectivement être dangereux, mais on doit nous laisser la possibilité de le faire. Nous sommes proches de Bruxelles, et dans certaines communes, c’est difficile. En Wallonie, les gens l’ont accepté comme faisant partie de l’agriculture, personne ne s’en soucie. Les gens y ont une meilleure compréhension de leur environnement. Ou un meilleur contact avec la réalité.’

TP: ‘La Flandre est-elle si différente de la Wallonie ?’

Olivier: ‘Pour ce qui est de se plaindre, oui. Ici, les gens vivent plus loin de la nature – ou d’eux-mêmes – que du côté sud de la frontière linguistique. Parfois, vous recevez un appel contre un « pulvérisateur » rouge qui éjecte de la poussière dans la piscine. Cette machine à pulvériser rouge s’avère être un Vervaet. Et les gens s’attendent à ce que vous vous arrêtiez immédiatement. C’est en fait assez absurde, et vous pouvez voir que les gens sont vraiment mal informés. Encore un autre exemple : on voit des enfants passer en tenant leurs mains devant leur bouche par crainte de s’étouffer. Les enfants devraient vraiment passer quelques jours à la ferme pendant l’année scolaire et vivre une sorte de semaine d’initiation avec des informations sur la ferme elle-même. Bien sûr, cela dépend beaucoup de l’endroit où les enfants grandissent. L’odeur est peut-être désagréable et irritante, mais beaucoup de gens oublient que c’est l’agriculture qui fournit indirectement la nourriture dans l’assiette. Nos propres organisations font également cruellement défaut à cet égard.’

TP: ‘Vous avez de bons voisins ?’

Olivier: ‘Je n’ai pas du tout à me plaindre de l’environnement dans lequel je vis. En haute saison, il y a beaucoup de monde ici, mais les voisins le comprennent.’

TP: ‘Un successeur est-il déjà prévu ?’

Olivier: ‘Mon fils Kwinten s’intéresse aux machines agricoles depuis qu’il a douze ans. C’est pour lui que je fais ce travail, pour qu’il ait un bon départ, un peu comme mon père l’a fait pour moi. Il étudie maintenant la mécanique à Leuven. Son frère Robbe a dix-sept ans, travaille quatre jours et va à l’école un jour. Lui aussi est complètement fasciné par le métier d’entrepreneur agricole. Donc s’ils veulent continuer ensemble, ce serait génial. Ils peuvent alors combiner leurs forces..’