L’entreprise agricole Dibagri de Gesves : Allonger les saisons de récolte afin de mieux rentabiliser les machines

19 juin 2020
Christophe Daemen
Christophe Daemen et Dibagr

L’entreprise agricole de Bernard Dieu a vu le jour il y a environ 12 ans. Il baigne cependant dans le secteur depuis son plus jeune âge, vu que son père était lui-même entrepreneur. Bernard voulait cependant développer sa propre affaire et c’est ainsi qu’il a créé sa propre entreprise. Entretemps, Dibagri est bien connu dans […]

L’entreprise agricole de Bernard Dieu a vu le jour il y a environ 12 ans. Il baigne cependant dans le secteur depuis son plus jeune âge, vu que son père était lui-même entrepreneur. Bernard voulait cependant développer sa propre affaire et c’est ainsi qu’il a créé sa propre entreprise. Entretemps, Dibagri est bien connu dans un vaste secteur autour de Gesves. Nous l’avons rencontré lors de l’ensilage de seigle pour le compte de l’installation de biométhanisation Ochain Energie.

La région de Gesves compte de nombreux éleveurs et ce sont donc les principaux clients de Dibagri. Bernard poursuit: ‘Notre clientèle comporte tant des éleveurs viandeux que des exploitations laitières. Pour certains clients, nous effectuons presque tous les travaux sur les terres, tandis que pour d’autres, nous ne nous occupons par exemple que de l’ensilage. Les éleveurs représentent environ 60 % de mes clients, et pour le reste, nous travaillons également beaucoup pour des exploitations de grandes cultures. Nous sommes actifs dans un rayon d’environ 50 km autour de notre entreprise et nous n’avons pas vraiment de soucis avec la concurrence. Je m’entends en effet bien avec la plupart de mes collègues et c’est beaucoup plus agréable de travailler ainsi. Nous avons également quelques clients plus loin de la maison. Lorsque je me suis installé à mon compte, j’ai acheté une machine de compostage de Ménart et je travaillais donc régulièrement plus loin de la maison. Nous allons encore réaliser des travaux chez certains de ces clients.’

Du travail d’entreprise classique…

Avec les éleveurs comme clients principaux, l’ensilage de maïs et de préfané est donc une des activités principales pour Dibagri. En plus des ensileuses, l’entreprise est également équipée d’autochargeuses. Par ailleurs, l’épandage de fumier, de compost et de boues est une activité importante pour l’entreprise. Bernard n’effectue pas lui-même le pressage et l’enrubannage de préfané. Cette activité est menée par son frère, car elle demande pas mal de temps et chevauche trop les activités existantes. Dibagri s’occupe aussi du semis de maïs et de céréales, de même que du battage des céréales. Bernard poursuit: ‘Dans la région, nous voyons de plus en plus d’exploitations passer à l’agriculture biologique. Nous essayons d’y répondre avec des machines spécifiques, comme une bineuse, afin de servir ces clients de manière optimale. En outre, nous constatons que de nombreux agriculteurs accordent plus d’attention à l’optimisation de leurs prairies. Il y a quelques années, nous avons acheté un Sky Maxi Drill pour pouvoir sursemer les prairies, mais également pour être en mesure de semer plus facilement en non-labour ou de pouvoir semer différentes graines en même temps. La demande croissante pour ces techniques prouve que nous avons fait un pas dans la bonne direction.’

…complété par des travaux supplémentaires

En plus de ce travail classique, Dibagri travaille depuis trois ans pour Ochain Energie, une installation de biométhanisation basée à Clavier. Bernard: ‘Nous nous occupons de l’approvisionnement en matières premières agricoles afin de faire tourner l’installation. Aujourd’hui, nous ensilons par exemple du seigle pour eux, et ensuite nous allons semer du maïs sur ces parcelles. Cette collaboration avec Ochain Energie nous permet d’amortir nos machines existantes sur une plus longue période de récolte. D’autre part, nous travaillons également de plus en plus sur base de contrats saisonniers où, en tant qu’entrepreneurs, nous effectuons tous les travaux, du travail du sol au semis et de l’épandage des effluents à la récolte en elle-même. Dans ce contexte, nous avons acquis un nouvel automoteur Vervaet au printemps. En plus de l’injection de digestat, cette machine est également utilisée pour apporter des effluents dans les céréales bio au printemps, et sans endommager la culture en soi. Nous sommes les premiers à disposer d’une telle machine dans la région et je dois dire que les clients se montrent très intéressés.’ En outre, Dibagri travaille pour Hesbaye-Frost depuis des années. Bernard: ‘Nous nous occupons d’une partie des pulvérisations et sommes également responsables des semis des fèves des marais. C’est un complément intéressant à nos activités existantes, et cela me permet de mieux répartir les risques. La pulvérisation est cependant un métier difficile, et c’est pourquoi j’ai l’habitude d’être souvent moimême aux commandes du pulvérisateur. En plus de cette machine, nous avons également un deuxième pulvérisateur pour nos propres clients. Nous nous occupons aussi de la culture du lin pour un marchand de lin. Plus précisément, nous cherchons des terres adaptées, et nous nous occupons ensuite du semis, de la pulvérisation et des opérations de récolte du lin.

Entretenir le parc de machines en main propre

Bernard Dieu dispose également d’un atelier très bien équipé, de sorte que tous les tracteurs et machines sont entretenus à l’entreprise. Il poursuit: ‘Comme nous sommes toujours restés chez John Deere depuis le début, nous connaissons ces tracteurs jusque dans les moindres détails. Nous effectuons tous les travaux d’entretien et de réparation nous-mêmes. Au fil des ans, nous avons également acquis suffisamment de connaissances pour réviser les moteurs ou même réparer une transmission, si nécessaire. En cas de doute, nous pouvons toujours compter sur notre concessionnaire, mais dans la pratique cela arrive rarement. En outre, nous disposons également d’un stock de pièces détachées, afin de pouvoir intervenir rapidement en cas de panne. Pendant la période hivernale, les machines sont révisées dans les moindres détails, et je ne fais pas d’économies en ce qui concerne les pièces de rechange. Je préfère remplacer un roulement de trop, plutôt que de risquer d’être à l’arrêt en pleine saison, car cela coûte alors beaucoup d’argent.’ C’est de ces connaissances et de cette passion pour la technique, qu’une activité supplémentaire a également vu le jour pour l’entreprise. Bernard: ‘Cela fait longtemps que je suis ami avec Steven Cremers, qui vit à proximité, et quand il a fondé sa société Cre-Agri, il cherchait quelqu’un pour s’occuper des démonstrations et fournir un soutien technique pour les machines qu’il vendait. Nous nous occupons donc de toutes les démonstrations, ainsi que du service après-vente nécessaire pour les marques Sky et Phenix. Les nouvelles machines sont livrées ici et nous les préparons également en vue de la livraison. C’est une situation bénéfique pour tout le monde. Nous pouvons valoriser davantage nos connaissances techniques, tandis que Cre-Agri ne doit pas investir dans du personnel technique.’

La rentabilité est sous pression

De cette façon, il y a toujours quelque chose à faire chez Dibagri et c’est également nécessaire selon Bernard: ‘Avant, le travail d’entreprise se limitait à quelques pics saisonniers et le reste de l’année, c’était plus calme. Cette époque est cependant révolue depuis longtemps. Aujourd’hui, nous devons voir que les machines fonctionnent autant que possible sur une base annuelle et que notre personnel reste également occupé. Afin de développer davantage notre entreprise, il a fallu saisir de nouvelles opportunités. D’autre part, les machines sont de plus en plus onéreuses et je me demande parfois où cela va s’arrêter. Si nous comparons le prix d’achat actuel d’un tracteur à celui d’il y a environ 10 ans, la différence est très importante. Et il en va d’ailleurs de même pour toutes les machines. Nous achetons régulièrement de nouveaux tracteurs et machines, mais d’autre part, nous travaillons également avec des tracteurs de 10.000 heures et plus ou avec des machines qui sont largement amorties afin de garder le contrôle sur nos investissements. Pour simplifier l’administration, nous travaillons avec le logiciel de LEA pour encoder tous les travaux. En outre, ma femme s’occupe du suivi de l’administration à côté de son propre travail.’