‘Une spécialisation en pulvérisation et bêchage’

17 mars 2021
Dick van Doorn
Loon- & sproeibedrijf Achten Renaat

L’entreprise agricole et de pulvérisation Achten Renaat de Lokeren se distingue des autres entrepreneurs parce qu’elle propose des travaux moins courants, comme la pulvérisation et les travaux de bêchage. La chose la plus spéciale est que l’entreprise recueille l’eau de pluie de ses propres hangars et l’utilise pour les travaux de pulvérisation. Renaat Achten habite […]

L’entreprise agricole et de pulvérisation Achten Renaat de Lokeren se distingue des autres entrepreneurs parce qu’elle propose des travaux moins courants, comme la pulvérisation et les travaux de bêchage. La chose la plus spéciale est que l’entreprise recueille l’eau de pluie de ses propres hangars et l’utilise pour les travaux de pulvérisation.

Renaat Achten habite à Lokeren et a fait des études supérieures en agronomie à Sint-Niklaas. C’est également là qu’il a obtenu sa phytolicence qui lui a permis de reprendre l’entreprise de pulvérisation d’un entrepreneur qui prenait sa retraite, en 1995. Ce dernier assurait déjà depuis de nombreuses années des travaux de pulvérisation sur les parcelles de la ferme familiale des Achten. A la maison, Renaat et ses parents avaient une ferme mixte avec du bovins viandeux, des légumes de pleine terre et des grandes cultures. Comme ses parents étaient trop jeunes pour remettre leur exploitation, Renaat a dû explorer d’autres horizons. En outre, une grande partie des terres qu’ils exploitent pourraient éventuellement servir d’extension pour un zoning industriel à l’avenir. Renaat: ‘Et donc j’aurais dû acheter ou construire une nouvelle exploitation sur le long terme, ce qui se serait révélé beaucoup trop cher.’ A l’époque, Renaat Achten a uniquement repris un pulvérisateur. Pendant les deux premières années, il s’est concentré sur ce travail.

Un nouvel hangar

En ce qui concerne la pulvérisation, ce travail était bien sûr assez saisonnier. Les pulvérisations se déroulent principalement de mars et octobre, de sorte que Renaat avait relativement peu de travail en hiver. En 1997, un ami négociant en produits phytos lui demande s’il ne veut pas se lancer dans la désinfection des sols. Renaat : ‘Comme c’est principalement un travail pour la période hivernale, j’ai naturellement saisi cette occasion des deux mains.’ Il s’est alors consacré pleinement à cette activité, tout en s’assurant à chaque fois que les sols étaient adaptés à la désinfection. La même année, il construit un hangar flambant neuf sur le terrain qu’il achète à la Beerveldestraat à Lokeren, l’endroit où l’entreprise est encore située aujourd’hui. A cette époque, il achète 50 ares de terrain et construit un hangar de 700 mètres carrés avec une maison à l’intérieur. Entretemps, l’ensemble a été étendu à deux hectares. Une partie de ces terres est utilisée, une autre partie est réservée pour une expansion future possible. En 1997, Renaat Achten achète son premier nouveau tracteur pour les travaux de désinfection du sol. C’était un John Deere 6910 avec un essieu avant suspendu. Il avait opté pour cette option de confort parce qu’il effectuait des travaux de désinfection jusqu’en Flandre occidentale, ce qui représentait parfois des déplacements de plus d’une heure. Renaat : ‘Et lorsque vous devez vous déplacer aussi loin, la machine de désinfection pèse parfois lourdement sur le relevage avant. Ce coût supplémentaire lors de l’achat était rentabilisé par une moindre usure de la machine portée.’

‘Notre force, c’est le planning’

Tout au long de ces années, les travaux de pulvérisation sont restés importants pour l’entreprise agricole de Renaat, et ils représente encore une grande partie des activités de l’entreprise. Ils représentent en effet environ 75% du chiffre d’affaires, les 25% restants étant du travail d’entreprise plus classique.

Renaat Achten a choisi de se spécialiser dans la pulvérisation parce que tout le monde n’est pas à même d’effectuer ce travail correctement. ‘La pulvérisation est un travail de précision, elle doit être faite exactement à temps. Notre force, c’est le planning, et c’est également à ce niveau que nous nous différencions de nos concurrents.’ En 2008, l’entrepreneur achète un pulvérisateur Amazone porté uniquement pour les parcelles de maïs. Trois ans plus tard, il achète son deuxième pulvérisateur automoteur Delvano. Il avait déjà acheté son premier automoteur Delvano en 1995, lors la reprise de l’entreprise agricole. Le deuxième automoteur a été acheté parce que le pulvérisateur porté était devenu trop petit par rapport au volume de travail à effectuer. Renaat Achten est satisfait de la coopération avec Delvano en raison du service rapide en cas de panne. Le point de service de Delvano se trouve à environ une heure et demie de route de Lokeren.

Une législation plus contraignante pour la désinfection des sols conduit à investir dans les techniques de bêchage

Vers 2009, les règles concernant la désinfection des sols sont devenues plus strictes et il est devenu plus difficile de travailler dans le domaine. C’est pourquoi Renaat Achten avait déjà commencé à développer une activité de semis d’herbe à partir de 2000. L’entreprise agricole disposait déjà d’une machine à bêcher, et notre entrepreneur a choisi de la compléter par une trémie frontale Sicma. En 2007, l’entreprise a acheté une deuxième machine à bêcher, de marque Imants. En 2008, une trémie frontale Amazone a été ajoutée afin de pouvoir offrir davantage de précision de travail aux clients. Entre 2014 et 2017, Renaat a également complété cet ensemble avec un semoir à maïs. De ce fait, il était à même de préparer le sol et de semer le maïs en un seul passage.

Depuis l’interdiction de désinfection des sols, Renaat Achten mise pleinement sur les machines à bêcher. De ce fait, cette activité, de même que la pulvérisation, sont les activités principales. Renaat: J’essaie de me spécialiser dans des tâches spécifiques, et non pas dans tout ce que les autres font aussi, ce qui me permet de me distinguer.’ D’après lui, il y a beaucoup d’entreprises agricoles dans les environs de Lokeren. De ce fait, certaines d’entre elles sont parfois tentées de travailler en dessous du prix dont elles ont cependant réellement besoin pour vivre.

Un des premiers en Belgique à recourir au système RTK

En Belgique, l’entreprise agricole Renaat Achten a été l’une des premières entreprises à s’équiper de systèmes RTK. Ils travaillent avec ces systèmes depuis plus de vingt ans. En ce qui concerne les tracteurs, l’entrepreneur opte pour Fendt. C’était assez logique, que Renaat achetait déjà ses machines à bêcher chez le concessionnaire Fendt local. Ainsi, le tout premier nouveau tracteur était un Fendt 722 flambant neuf. Ce tracteur est également utiliser pour bêcher et pour semer. Suite à l’arrêt des travaux de désinfection du sol, Renaat Achten a également commencé à planter des pommes de terre en 2017. L’entreprise plante environ 150 hectares de pommes de terre chaque année. L’entreprise effectue aussi de plus en plus de travaux de broyage, notamment dans le cadre de l’obligation d’une zone tampon d’un mètre et des bords de bois. C’est pourquoi Renaat a récemment acheté un broyeur à fléaux Greentec. Ce dernier peut aussi être équipé d’une scie pour entretenir les bordures boisées. L’entrepreneur veut continuer à se spécialiser dans le semis d’herbe, de céréales et d’engrais verts. Dans ce contexte, Renaat a acheté une fraise enfouisseuse Agrator l’année dernière. ‘Nous utilisons maintenant cette petite machine pour les petites parcelles au lieu d’une machine à bêcher, parce que sinon vous devez d’abord fraiser. En outre, avec une fraise enfouisseuse, vous rencontrez moins de problèmes sur les terres caillouteuses.’ Cette machine permet de semer de l’herbe, tout comme avec la herse rotative ou la machine à bêcher. Afin de semer les engrais verts, l’entrepreneur veut maintenant aussi travailler avec la herse à disques d’Amazone.

Un deuxième hangar

En 2003, le hangar existant a été agrandi jusqu’à une superficie de 1.200 mètres carrés. La majeure partie de ce premier hangar est maintenant utilisé comme un magasin suite à cette nouvelle construction. La maison d’habitation est abritée dans le premier hangar. Cela présente l’avantage de rester toujours sur son lieu de travail. En plus de ce premier hangar, un second de 700 mètres carrés a été construit en 2016. Il abrite principalement les machines. Ce deuxième hangar est construit de telle sorte que l’on puisse effectuer tous les travaux communs sous un grand toit, tels que le nettoyage ou le remplissage des machines, etc… Ce site de nettoyage et de remplissage dispose également d’un phytobac spécial afin que tous les travaux de nettoyage puissent être effectués sans contaminer l’eau (souterraine). Une des choses les plus spéciales, et tout à fait unique en Belgique, c’est que l’entreprise recueille l’eau de pluie de ses propres hangars et l’utilise pour les travaux de pulvérisation. Il y a aussi des panneaux solaires sur le plus récent hangar. Renaat: ‘Au moins assez pour notre propre entreprise. Il n’y a aucun intérêt à poser plus de panneaux solaires dans notre pays, parce que si vous fournissez le réseau, vous ne recevez presque rien pour cela.’ Renaat a de la chance qu’un de ses chauffeurs soit aussi un bon technicien. ‘Cela nous permet de prendre soin de la plupart des travaux d’entretien sur nos machines nous-mêmes. Il effectue principalement ces travaux en hiver, quand il n’est pas trop occupé. Il fait principalement les petites réparations, tandis que les grosses interventions sont confiées à notre concessionnaire de machines agricoles. Nous menons toutes les tâches à bien avec ce chauffeur, un autre indépendant et un stagiaire.’ La femme de Renaat s’occupe de l’administration. Et les plans pour l’avenir? Ils dépendent dans une large mesure de la question de savoir s’il y a ou non un successeur. ‘Notre fils de 17 ans est maintenant en secondaires et est certainement intéressé à prendre la relève. Notre fille de 15 ans montre également un grand intérêt pour ce que nous faisons. Elle prend déjà régulièrement place derrière le volant de nos machines. Cela promet.’